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vendredi 2 décembre 2011

L'hémoculture : Prescription et Interprétation

L'hémoculture : Prescription et Interprétation

Comment LA prescrire et Comment Interpréter les résultats

L'hémoculture reste un des examens les plus demandés dès qu'une fièvre apparait chez une personne.
Sa prescription ne doit pas être faite à la va vite et ainsi que les moments de son prélèvement.
Son interprétation porte souvent à confusion, d'où l'intérêt de cet article.

Table des matières



Salim Djelouat
Professor Medical Analyses and Medical bacteriology / Scientific Author / knolAuteur
 

L'HÉMOCULTURE :
POURQUOI LA PRESCRIRE ET COMMENT L'INTERPRÉTER
PAR : Salim Djelouat


 
 
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01 - Qu'appelle-t-on hémoculture ?

    Hémoculture dérive du latin « cultura », qui veut dire culture, donc c’est la culture du sang.
    On appelle « hémoculture », la culture du sang dans des milieux de culture appropriés afin de mettre en évidence des bactéries pouvant être responsables de septicémies. 

02 - En quoi consiste une hémoculture ?

    L’hémoculture est un examen décisif dans le diagnostic des maladies infectieuses.
    Elle consiste à mettre en culture un échantillon de sang et ce afin d’identifier d’éventuels germes  pathogènes contenus dans le sang d’un patient
    La valeur diagnostique des germes en cause, est indiscutable en cas de culture positive. 
 

03 - Quels sont les principaux objectifs de l'hémoculture ?

    Objectif 1 : mettre en culture sur des milieux la présence de l’agent ou des agents responsables d’infections septicémiques ou bactériémiques.
    Objectif 2 : affirmer une infection sanguine généralisée
    Objectif 3 : différencier une bactériémie d’une septicémie
    Objectif 4 : réaliser un antibiogramme afin d’orienter dans le choix d’un traitement antibiotique 


04 - Qu'appelle-t-on bactériémie ?

    La bactériémie est le passage transitoire d’une faible quantité d’agents infectieux dans le sang.
    La bactériémie peut cependant être chronique.
    La bactériémie n’entraine aucune manifestation pathologique, mais elle peut être le point de départ d’un SRIS (Syndrome de Réponse Inflammatoire Systémique), voir d’un sepsis et même d’un choc septique qui peut être grave.
    A - Quelles sont les principales causes de la bactérièmie ? 
       Les bactériémies résultent de plusieurs causes telles que :  
  • Intervention chirurgicale
  • Une extraction dentaire ou un abcès dentaire manipulé
  • Cathétérisme urinaire infecté
  • Une manipulation sans précautions d’un foyer infectieux
  • Toutes explorations endoscopiques sans précautions préalables
  • valvulopathie
  • endocardite
    B - Comment reconnaitre cliniquement une bactériémie ?
     Une bactériémie transitoire accompagnée d’une charge microbienne peu élevée est généralement asymptomatique, exception faite pour des patients présentant un risque élevé.
       Les principaux signes de la bactériémie sont :
  • Fièvre avec frissons
  • Des signes digestifs (douleurs abdominales, nausées, vomissements…)
  • Choc infectieux parfois
  • septicémie
    C - Peut-on prévenir une bactériémie ?
     Oui, par la prescription d’une antibiothérapie pour tout risque de bactériémie iatrogène (antibioprophylaxie). 

05 - Qu'appelle-t-on septicémie ?

    La septicémie est une infection généralisée grave de l’organisme humain.
    La septicémie correspondant à des décharges massives et régulières de germes dans la circulation systémique à partir d'un foyer initial.
    C'est une urgence médicale nécessitant une prise en charge rapide en milieu hospitalier afin d'éviter le choc septique.
    La septicémie correspond donc à une infection du sang par des microbes. 
    A - La septicémie, correspond à quoi ?
     La septicémie correspond à la présence de microbes vivants dans le sang (bactériémie) associée au syndrome de la réponse inflammatoire.  
    B - Quels sont les signes cliniques d'une septicémie ?
     Les signes cliniques de la septicémie, dépendent de l’état septique. 
       Les principaux signes sont :
  • température supérieure à 38°,3 C, mais peu évoluer par pics
  • Des frissons (décharges bactériémiques)
  • Sudation exagérée
  • splénomégalie
  • pouls supérieur à 100 battements par minute
  • tachycardie
  • polypnée
  • baisse de la tension artérielle
  • pâleur cutanéo-muqueuse intense
  • facies altéré
  • température inferieure à 36°C (septicémie à cocci à Gram négatif et chez les personnes âgées)
       A noter :   pratiquement chaque bactérie, donne des signes cliniques et biologiques propre à elle. 
    C - Modifications des paramètres biologiques :
  • On note des modifications des facteurs de la coagulation sanguine
  • Une hyperleucocytose (> 10000/mm3) 
    D - Quelles sont les principales causes de la septicémie ?
    Une septicémie peut se développer à partir de n’importe quelle infection systémique sévère et de n’importe quel foyer.
       Les principales causes sont :  
  • La majorité des germes du tube digestif peuvent être responsables de septicémies
  • Les suppurations diverses
  • Les infections dentaires peuvent dégénérer en septicémie
  • Les infections pleuro-pulmonaires
  • Les péritonites
  • Les infections urinaires
  • Les infections cardiaques (péricardites, endocardites, thromboses veineuses…)
  • Les infections gynéco-obstétricales…
 

06 - Les principaux microorganismes pouvant être rencontrés dans l'hémoculture :

  • Staphylocoques
  • Staphylococcus à Coagulase Négative
  • Streptocoques pyogènes
  • Pneumocoques
  • Méningocoques
  • Bacilles pyocyanique (surtout chez les neutropéniques)
  • Bacilles à Gram (-) : Klebsiella pneumoniae, Eschérichia Coli, Protéus spp., Enterobacter cloacae, Citrobacter, Providencia Stuarti, Serratia marcescens…
  • Brucella
  • Légionnella
  • Campylobacter
  • Listériose chez la femme enceinte
  • Bacilles à Gram (+) : Nocardia spp. et Clostridium spp.
  • Leptospira
  • Candida spp. et  Aspergillus spp. (toxicomanes, intervention chirurgicale, prothèse valvulaire, cathéter intra vasculaire, antibiothérapie prolongée)
  • Cocci à Gram positif : Abiotrophia spp. et Gemella spp. (ancienne appellation : streptocoques déficients.
  • Fièvre Q (Coxiella burnetii) : sur terrain immunodéprimé
  • Les Bartonella : Bartonella Quintana et Bartonella henselae (principal agent de la maladie des griffes du chat)
  • Le groupe HACEK (Haemophilus, Actinobacillus, Cardiobacterium, Eikenella et Kingella)
 
07 - Quels sont les principaux contextes de la  prescription
d'une hémoculture ?


    A - Prescription classique d'une hémoculture :

    En plus des principaux signes cliniques vus plus haut, qui reste la situation idéale de la prescription d’une hémoculture, la prescription d’un prélèvement pour hémoculture, peut être faite à n’importe quel moment du jour ou de la nuit et ce dans n’importe quel cas où il y a une suspicion de bactériémie.

    La valeur seuil de la fièvre n’a aucune valeur et seul le bon sens et l’expérience clinique l’emporte :

  • Chez les personnes âgées on note souvent une absence de fièvre en cas de bactériémie.  Dans ce cas précis, la prescription d’une hémoculture n’est motivée que par l’altération de l’état général et surtout par l'absence de foyer infectieux.
  • Une hémoculture est utile aussi dans le cas de fièvres isolées ou récurrentes.
  • En cas de maladie infectieuse septicémique, ayant un point de départ lymphatique ex : brucellose, fièvre typhoïde…
  • Septicémie par thrombophlébite, situation souvent la plus fréquente.
  • Bactériémie lors d’infections localisées : urinaire, biliaire…
  • Lors de certaines manœuvres ou exploration ex : sondage urinaire, endoscopie, sonde à demeure…
  • Pose d’un cathéter ou resté très longtemps en place
  • Endocardite d’Osler
  • Devant un choc inexpliqué
  • Dans certains cas, pour contrôler l’efficacité d’un traitement anti-infectieux
 
    B - Dans des cas particuliers :
  • La recherche des leptospires se fait par hémoculture sur milieu spécial.
  • La recherche des mycobactéries (1) et (2) chez les sidéens et plus rarement demandée.
 
    C - Chez le nouveau-né :

    Tenir compte des principaux critères anamnestiques tels que :
  • Infection materno-fœtale
  • Température maternel supérieure à 38°C, survenant avant ou au début du travail
  • En cas de prématurité (< 35 semaines)
  • Antécédent d’infection materno-fœtale à streptocoques du groupe B
  • Rupture de la poche des eaux plus de 12 heures
    L’hémoculture dans ces cas précis, reste l’examen de référence pour confirmer l’infection néonatale.


    D - Prescription particulière d'une hémoculture :

   Il est souvent nécessaire d’indiquer au laboratoire le type d’un germe à rechercher comme par exemple :  

  • La Listéria
  • Les bacilles à croissance lente ou difficiles tels que :
          • Brucella
          • Campylobacter
          • Légionnella
          • les Bartonella
          • Le groupe HACEK : Haemophilus, Actinobacillus, Cardiobacterium, Eikenella et Kingella
          • les levures et moisissures et plus principalement : Candida Albicans, Candida non albicans, Candida Glabrata, Candida Parpsilosis, Candida Tropicalis, Candida Krusei et Cryptococcus Néoformans
          • Cocci  à Gram positif : Abiotrophia spp. et Gemella spp. (ancienne appellation : streptocoques déficients.
 

08 - A quel moment doit-on faire un prélèvement pour une hémoculture ?


    
Le prélèvement pour hémoculture s’effectue sur prescription médicale et avant toute prescription d’une antibiothérapie.
    Dans le cas ou une antibiothérapie à été prescrite, on effectuera une fenêtre thérapeutique d’au moins 24 heures à 48 heures avant d’effectuer les prélèvements.
    Les prélèvements se feront au moment d’un frisson, c'est-à-dire lorsque la fièvre monte et/ou au moment d’une poussée fébrile.
    Dans certaines pathologies telles que la brucellose ou l’endocardite, il serait préférable de pratiquer les prélèvements en fin d’après-midi.
    On doit noter que le prélèvement pour une hémoculture peut se faire à n’importe quel moment du jour ou
de la nuit en cas de suspicion de bactériémie et seul la compétence et le bon sens clinique l’emporte.
    Voir plus haut.


09 - A quel moment peut-on répéter les prélèvements  pour hémocultures, après les prélèvements initiaux ?

    La répétition des prélèvements pour hémoculture se fera dans les cas suivants :
  • pour un nouvel épisode fébrile après 48 - 72 heures d’apyrexie.
  • pour le contrôle d’un traitement antibiotique à 72 heures  d’une endocardite ou d’une infection endovasculaire.
  • En cas d’agranulocytose fébrile avec bactériémie préalablement mise en évidence.
  • En cas d’une fièvre persistance ou en cas d’une manœuvre invasive sur le même patient
 
10 - Nombre de prélèvements à effectuer : 

    A - Classiquement :

    Classiquement toute hémoculture comprend une mise en culture en aérobiose et une mise en culture en anaérobiose.
    En conséquence, on dispose de 2 flacons.
    Généralement 2 à 3 hémocultures par 24 heures  suffisent pour poser un bon diagnostic bactériologique.
    Il est recommandé d'attendre entre 30 à 60 minutes entre 2 prélèvements.

    B - Cas particuliers :

        B1 - Endocardite, bactériémie passagère :
                            - 3 flacons à partir de 3 sites de ponction, 1 heure à 3 heures d’intervalle. 
              
                 B2 - Endocardite avec traitement :
                            - 2 flacons pendant 3 Jours de suite. 
               
                B3 - Septicémie, méningite, ostéomyélite, arthrite, pneumonie, pyélonéphrite :
                            - 2 flacons à partir de 2 sites de ponction différents
              
                 B4 - Patient sous antibiothérapie :
                            - Prélever une paire d’hémoculture sur résine (FAN). Il n’est pas nécessaire d’augmenter
le nombre d’hémocultures à prélever.

                
                B5 - Fièvre inconnue (abcès, typhoïde, brucellose) :
                            - 2 flacons lors de l'élévation de température avec un minimum de 4 flacons. 

                B6 - Prélèvement pour la recherche des mycobactéries :
                            - 10 ml de sang sont prélevés par flacons.
                            - 3 flacons sont prélevés dans la journée (la répétition et la quantité de sang, ont pour buts d’augmenter le volume de sang ensemencé.

     B7 - Prélèvement pour la recherche des Leptospira :
                            -  Hémoculture durant les 10 premiers jours suivant l'apparition de la fièvre
 


11 - Quel quantité de sang doit on  prélever par hémoculture ? 


    Il a été constaté que la densité de bactéries présentent en cas de septicémies est généralement plus faible chez l’adulte que chez l’enfant.
    En plus, le sang contient de nombreuses substances à pouvoir antibactérien telles que : complément, lysozyme, cellules phagocytaires et que le sang des malades dans environ 1/3 des cas, contient en plus des antibiotiques.
    Donc, la quantité de sang à prélever va jouer un rôle essentiel sur le résultat final de l’hémoculture.
    Heureusement que la dilution du sang dans les bouillons de culture atténue l’effet de ces substances.
    Il est recommandé de respecter le ratio sang/bouillon porté sur les flacons servant de prélèvement pour les hémocultures.

    Il est cependant recommandé de prélever :


        A - Chez le nouveau-né :

            - 1 à 2 ml de sang
    
        B - Chez l'adulte :

            - 5 à 10 ml de sang


        C - Quelques règles à respecter lors du prélèvement :
  1. Contrôler la date de péremption des flacons de prélèvement.
  2. S'assurer que les flacons ne sont pas endommagés (fêlés, défectueux ou douteux),
  3. Qu’ils ne contiennent pas de contamination
  4. Que le bouillon n’est pas trouble ou ayant changé de couleur
  5. Dès la fin du prélèvement, retourner 3 à 4 fois les flacons, afin de les homogénéiser.
  6. Transmettre le prélèvement le plus rapidement au laboratoire. Dans le cas contraire les conserver dans une étuve à 37°C ou au bain Marie à 35°C.
  7. Les flacons avec prélèvement de sang, ne sont jamais conservés dans un réfrigérateur.


12 - Milieux de culture servant aux prélèvements et à la mise en culture :

    A - Milieux classiques souvent dit : "diphasiques" :

    Servent au prélèvement pour hémoculture en Aérobiose et pour hémoculture en Anaérobiose.

                Les principaux additifs contenus dans ses milieux sont :

                1 - Anticoagulant : le polyanéthosulfonate de sodium, utilisé à une concentration de 0,025 à  0,05%, afin de favoriser la croissance de la plupart des bactéries.
               Ses principaux rôles sont :
        • Inhibition de  l’activité des agents bactéricides contenus dans le sérum
        • Inhibition de  l’action de la phagocytose
        • Neutralisation de  l’activité de certains antibiotiques et plus particulièrement celle des aminosides.
 
              2 - Du saccharose à une concentration de 10 à 15% afin d’éviter la lyse de certaines bactéries à paroi déficiente.
                3 - les thiols, favorisent la croissance de certains streptocoques responsables d’endocardites.
                4 - Vitamines : K3, B et l’hémine, utilisées comme facteurs de croissance pour les haémophillus
                5 - Des résines (utilisées comme inhibiteurs)
                6 - Atmosphère en pression réduite et du CO2, utilisés pour favoriser la culture des Brucella, Neisseria, Campylobacter, Streptococcus… 

Milieu pour prélèvement de BioMérieux

Cliquez sur l'image pour l'agrandir



    B - Les milieux dits "spéciaux" :

  • Pour les Brucella
  • Pour les leptospires
  • Pour les streptocoques déficients
  • Pour la recherche des mycobactéries
  • Les milieux biphasiques sont classiquement considérés comme les meilleurs pour la croissance des champignons.
  • Le milieu "Brain Heart Infusion" (BHI) apparaît comme le meilleur pour la détection des levures.
 

13 - Règles d'asepsie à respecter lors des prélèvements :

    Respect rigoureux des règles d’asepsie et d’hygiène hospitalière en vigueur.

  • Asepsie large de la région à ponctionner et des doigts du préleveur avec une solution de Bétadine dermique, qui a une action sur les bactéries et les levures.  On peut utiliser aussi une solution d’alcool à 70° couplée à de l’iode et laisser agir environ 1 à 2 minutes.
  • On doit veiller à laisser sécher l’antiseptique utilisé avant de procéder au prélèvement
  • La désinfection de la peau du malade doit être faite de l’intérieur vers l’extérieur de la partie à désinfecter.
  • Les bouchons des flacons d’hémoculture seront désinfectés avec la même solution utilisée pour désinfecter la peau
    Les règles d’asepsie lors de prélèvement doivent être normalement  dictées par les laboratoires aux différents services. 


14 - Les principaux sites de prélèvements pour hémocultures :

    Sauf indication lors de la prescription médicale, le prélèvement pour hémoculture s’effectue chez l’adulte  par ponction veineuse au niveau du pli du coude.

    A - Chez le nouveau-né :

    le prélèvement ombilical est souvent privilégié, malgré les risques de contamination.
    D’autres sites de prélèvements peuvent être sollicités :
  • Ponction de la fontanelle
  • Ponction jugulaire
    B - Les patients en réanimation :

  • Privilégier la ponction veineuse périphérique

    C - Chez les patients porteurs de cathéters veineux centraux ou de cathéters artériels :

    Prélèvement d’une paire d’hémoculture en périphérie et une paire sur cathéter central.
    Les prélèvements sur cathéters veineux périphériques sont à proscrire.


15 - Étiquetage, fiche de renseignements cliniques et  transport du prélèvement :

    A - Étiquetage : 

    L’étiquetage du flacon doit être fait au lit du malade et comporte :
  • Le nom et le prénom du malade
  • L’âge
  • La date d’hospitalisation
  • Le nom du service
  • Le numéro de la salle et du lit du malade.
 
    B - Fiche de renseignements :

    La fiche de renseignements (qui est une nécessité absolue), doit comporter les éléments suivants :
  • nom et prénom du malade
  • date de naissance
  • lieu d’origine
  • profession
  • nom du service
  • numéro de la chambre et du lit
  • date d’admission à l’hôpital
  • antécédents médicaux
  • antécédents familiaux
  • thérapeutique antérieure
  • régime alimentaire
  • porter la technique utilisée pour le prélèvement : Veine périphérique, Cathéters artériels …
  • nom, prénom, qualité de la personne qui a fait le prélèvement
    Très important :

    Dans la demande d’analyse, le clinicien ne devra jamais oublier d’indiquer, toute demande ou recherche particulière et ce, en raison de l’utilisation de tel ou tel milieu de culture spécifique ou spéciale d’identification bactérienne.


    C - Transport :

    Placer les flacons d’hémoculture dans des sacs en plastique et les transporter le plus rapidement au     laboratoire.
    Il serait préférable de suivre les instructions des laboratoires.


16 - La démarche du diagnostic :


    A - 1e examen microscopique :

    L’examen microscopique lors de la réception des flacons d’hémoculture, n’a aucun intérêt d’orientation diagnostic.
    Le sang étant un milieu très défavorable pour la survie des bactéries par,  la présence de très nombreux facteurs bactéricides (voir plus haut).
    Seule l’étape de la mise en culture est importante.


    B -Traitement des flacons d'hémocultures à leur arrivés au laboratoire : 

    Pour les flacons diphasiques, on laisse les flacons à la température ambiante pendant 15 minutes environ,     en position horizontale afin d’inonder la phase solide avec le bouillon.


    C - Durée et conditions d'incubation :

        C1 - Durée et incubation classique :

    Les flacons d’hémoculture sont placés à l’étuve pour une durée d’incubation d’au moins de 5 jours.
    En réalité, la majorité des bactéries responsables de septicémies poussent en moins de 48 heures.
    Une durée d’incubation peut être plus longue pour certaines bactéries (voir plus haut).
    Il est conseillé d’agiter les flacons en culture aérobie pendant les 24 premières heures, afin d’accélérer      la croissance bactérienne.
    Respecter les conditions d’aérobiose et d’anaérobiose des flacons d’hémoculture.

        C2 - Durées et incubations particulières :

  • Abiotrophia spp. et Gemella spp. (Ancienne appellation : streptocoques déficients) :
Poussent sur gélose au sang supplémenté en hydrochloride de pyridoxine ou en L-cystéine.

  • Bactéries du groupe HACEK :

             Incubation 3 à 5 jours, voir 1 mois pour l’Actinobacillus actinomycetans.
 Le groupe des haemophilus exignet un supplément en en hémine (facteur X) ou en NAD (facteur V).


  • Bartonella :
            Culture sur gélose au sang de lapin ou de mouton, incubée en présence de 5% de CO2 pendant au moins 1 mois.
            La culture peut aussi être réalisée en milieu cellulaire.

  • Brucella :
        Certaines souches sont exigeantes en CO2.
        Le sang est inoculé en flacon diphasique type Castaneda, incubé 6 semaines à 37°C.
        Les subcultures se feront sur gélose Trypticase Soja additionnée de 5% de sérum de bœuf ou sur le milieu de culture Brucella agar, incubés en atmosphère de 5 % de CO2.


  • Candida spp. et Aspergillus spp. :
        Culture sur milieu de Sabouraud, la durée est variable de 2 à 3 jours, 6 semaines

  • Campylobacter : 
        Culture à 37°C en microaérophilie dans une atmosphère de 5 % de CO2 sur milieu de Skirrow, Butzler  ou Karmali incubés 72 heures.


  • Légionnella :
        Culture sur milieu BCYE incubé à 37°C en atmosphère enrichie de 5% de CO2.
        Observation pendant 10 jours.

  • Leptospira :
        Recueil du sang sur tube héparine et ensemencement en tubes de milieu Tween-Albumine ou EMJH incubés à 30°C et à l'obscurité durant 2 mois

    
Note :
     Pour les autres bactéries voir la systématique bactérienne

    D - Comment détecter la croissance bactérienne :

    La détection de la croissance bactérienne se fait chaque jour ou mieux deux fois par jour, par un examen macroscopique des flacons.
    Cet examen macroscopique nous permet de rechercher certains signes pouvant témoigner d’une culture probable de bactéries.

    Les principaux signes probables (non exhaustifs) d’une pousse bactérienne sont :

  • troubles pour : Campylobacter, haémophillus
  • turbidité pour : bacilles à Gram (-), staphylocoques…
  • hémolyse pour : streptocoques, listéria, staphylocoques
  • présence de gaz pour : bacilles à Gram (-)
  • présence de coagulum pour : Staphylococcus aureus


    E - 2e examen microscopique :

    Il portera sur un état frais et une coloration de Gram, après prélèvement à la seringue de bouillon d’hémoculture.
    L’intérêt essentiel de cet examen microscopique est d’informer le clinicien de la positivité de l’hémoculture et d’instituer l’antibiothérapie par l’orientation de :

  • mobilité + ou (-)
  • cocci à Gram (+) ou (-)
  • bacilles à Gram (+) ou (-)
  • Présence ou non de capsule, etc.…
  • Coloration au M.G.G, pour le diagnostic des levures
 
    F - Isolement :

    L’isolement se fait par repiquage sur des milieux de culture solide et en fonction des résultats de l’examen microscopique.

    Les principaux milieux pouvant être utilisés sont :
  • Géloses ordinaires ou enrichis
  • Géloses trypticase additionné de sérum de bœuf
  • Géloses au sang frais
  • Géloses au sang cuit avec du polyvitex…

    Le choix des milieux de culture se fait en fonction des bactéries recherchées, ex : milieu de milieu de Skirrow, Butzler ou Karmali, de milieu Tween-Albumine ou EMJH …

    Important :

    L’hémoculture présente généralement un prélèvement mono microbien, il arrive cependant et dans des cas rares et surtout chez les immunodéprimés, cancer, diabétiques, d’isoler plus d’une bactérie.
    C’est pour cette raison que nous conseillons que l’isolement sera très bien interpréter.

    G - Identification bactérienne :

    Se référer aux démarches d’identification bactérienne, soit pour les Coccis, soit pour les bacilles, soit pour les levures et champignons.




17 - Lecture et interprétation des résultats :





    L’interprétation des résultats a comme point de départ, le contexte clinique :  


A - Lecture des résultats : 

        A1 - Hémoculture à culture stérile :
    Une hémoculture stérile ne veut pas dire qu’il n’existe pas d’infection préalable.

    Quatre possibilités peuvent être associées à cette négativité ou à des résultats faussement négatifs :

        1 - La première possibilité d’interprétation d’une hémoculture négative  : 
    Elle incombe à un  non respect des conditions de prélèvement : le prélèvement a été effectué sans le passage de bactéries viables dans le sang, car se passage est toujours bref (non respect des conditions de prélèvement, voir plus haut).

        2 - La deuxième possibilité d’interprétation d’une hémoculture négative :
    Elle incombe à l'utilisation de milieux de culture non conformes aux exigences de la bactérie responsable ( utilisation de milieux usuels pour la culture et l'isolement de bactéries exigentes par exemple).


        3 - La troisième possibilité d’interprétation d’une hémoculture négative : 
    Elle incombe à un traitement par antibiotique  qui a été prescrit et non signalé.


        4 - La quatrième possibilité d’interprétation d’une hémoculture négative : 
Elle incombe au non respect des  temps d’incubation :  car pour certains germes, le temps d'incubation  peut aller de 15 jours à 3 semaines d’incubation.



        A2 - Critères de pathogénicité pour hémoculture à culture positive :
    Quelque soit les critères de pathogénicité, l’interprétation des résultats et on ne cessera de le répéter, se fera surtout et avant tout en fonction du contexte clinique.

    Trois possibilités de lecture peuvent être données :

        1 - Première possibilité d’interprétation de résultat dans le cas ou une seule hémoculture est positive :
    Infection avérée ou une contamination (Staphylocoques à coagulase négative, Corynébactérie, Bacillus, Propionibacterium acnes)

        2 - Deuxième possibilité d’interprétation des résultats en cas d’hémoculture positive mono microbienne : dans se cas le résultat est significatif et dans un contexte évocateur de septicémie.

        3 - Troisième possibilité d’interprétation des résultats en cas d’hémoculture à positivité poly microbienne, observée lors d'infections graves survenant sur
  • des terrains débilités (chimiothérapie, cancer, cirrhose, déficit immunitaire, chez le diabétique…)
  • les infections cutanées sévères chez les brulés.

 

  B - Interprétation des résultats :


    Dans tous les cas où l’hémoculture est positive, il faut effectuer l’étape d’identification bactérienne afin de préciser le germe en cause et de pratiquer l’antibiogramme (voir plus haut).


        B1 - Bactéries pathogènes spécifiques :
  • Salmonella Typhi
  • Brucella spp


        B2 - Bactéries pouvant être isolées avec comme point de départ des manifestations variées :

  • Streptocoque Pneumoniae
  • Eschérichia coli
  • Staphylocoque auréus
  • Certaines bactéries anaérobies (En revanche, leur fréquence reste faible chez les enfants)
  • Pseudomonas aeruginosa
  • Klebsiella spp
  • Enterobacter
  • Serratia
  • Autres entérobactéries
  • Streptocoques béta hémolytiques,


        B3 - Bactéries pouvant être isolées mais considérées comme soit des "contaminants"
ou comme potentiellement dangereuses :
        - 30% des Staphylocoques à coagulase négative (SCN) ont une signification clinique.
    La majorité des SCN, isolés sont des contaminants, mais il faut faire attention aux septicémies foudroyantes à se type de germe (Voir plus haut).




        B4 - Bactéries pouvant êtres isolées mais avec un pouvoir pathogène réduit :
  • Bacillus
  • Corynebacterium néoformans
  • Propionibacterium.


        B5 - Bactéries pouvant être isolées mais avec d'autres orientations étiologiques :
    Certaines espèces bactériennes doivent attirer l'attention sur certaines étiologies :
  • Streptococcus bovis se rencontre presque toujours lors de lésions coliques, en particulier du cancer du colon,
  • Les Streptocoques dits "viridans" se rencontrent essentiellement lors d'endocardites infectieuses du cœur gauche.
  • Une listériose chez une femme enceinte

        B6 - Bactéries nouvellement isolées des hémocultures ou à fréquence d'isolement élevée :
  • Enterococus faecalis
  • Levures
  • Mycobactéries.


18 - Antibiogramme et stratégies thérapeutiques :

    Dès que le diagnostic clinique est posé et que les prélèvements ont été effectués, il sera prescrit au malade des antibiotiques à large spectre.
    Cette stratégie « d’educated guess », peut réduire la mortalité et les complications de la septicémie.
    Après identification de la bactérie responsable et la réalisation de  l'antibiogramme, un traitement plus spécifique sera prescrit.
    La durée du traitement s’échelonnera sur une période de 15 jours.
    On ne doit pas oublier de localiser le ou les foyers initiaux responsables de la septicémie, même si 20 voir 30% des foyers initiaux (ou porte d’entrée de l’infection), ne peuvent être détectées ni cliniquement, ni radiologiquement.

    Note :
    Pour les autres types de bactéries ou levures, adapter les choix et les techniques en fonction de leur particularité et ainsi que les traitements.

19 - Conclusion :

    L’hémoculture reste le moyen le plus sur d’isolement et d’identification du germe responsable d’une septicémie.
    La prescription d’une hémoculture fait preuve de la seule compétence du clinicien vu les rares signes pathologique et l’identification reste une ingéniosité du biologiste afin d’isoler l’agent responsable.
    On doit aussi retenir que plus le prélèvement est réalisé rapidement plus les probabilités d’un résultat  positif augmentent.


20 - Annexes : 

ANNEXE 01

RECOMMANDATIONS POUR LA RÉALISATION D’UNE HÉMOCULTURE
Journée Nationale d'Infectiologie
D. Marsé - CDS Service Infectiologie –
Pôle des Spécialités Médicales - Archet - CHU de Nice 


1 - OBJECTIF :
Réalisation aseptique d’un prélèvement sanguin pour mise en culture.

2 - INDICATIONS :
Commission de Protocolisation des Examens de Laboratoires, bible des examens de laboratoire.

3 - FACTEURS POUVANT ÊTRE SOURCES DE CONTAMINATION DES HÉMOCULTURES :

  • tenue de l’opérateur non adaptée
  • Désinfection des bouchons inadaptée
  • hygiène des mains non respectée
  • Préparation cutanée insuffisante
 
4 - PRÉPARATION DU MATÉRIEL :  
     A - Pour la peau du patient  
    1. compresses stériles
    2. savon antiseptique : Hibiscrub® ou Bétadine Scrub®
    3. eau stérile (ampoule 10 ml)
    4. antiseptique : Hibitane® champ ou Bétadine® dermique ou Bétadine® alcoolique 5 %
    5. pansement adhésif et stérile
 
     B - Pour l’hémoculture 
    1. plateau propre
    2. garrot propre (nettoyé et désinfecté)
    3. dispositif de prélèvement sécurisé
    4. Bétadine® alcoolique 5 %
    5. flacons d’hémocultures
    6. corps de pompe (Laboratoire Organon)
    7. protection de lit
    8. collecteur d’aiguilles et sacs poubelle jaune et noir à proximité
 
     C - Pour l’opérateur 
      1. masque et charlotte
      2. gants stériles
      3. solution hydro - alcoolique à proximité
 
5 - TECHNIQUE DU SOIN 
  1. mettre la charlotte et le masque
  2. pratiquer un lavage antiseptique des mains ou une désinfection par friction avec une solution hydro - alcoolique.
 
     A - Au lit du patient 
      1. désinfecter les bouchons des flacons avec des compresses stériles imbibées de Bétoine® alcoolique à 5 % (compresses laissées en place).
      2. préparer le matériel de façon aseptique
      3. pratiquer une désinfection des mains par friction
      4. mettre des gants stériles
      5. pratiquer une antisepsie large du site de prélèvement : utiliser les produits de la même gamme.
      6. nettoyer la zone de ponction avec un savon antiseptique OU
      7. désinfecter la région (peau propre) à ponctionner par deux applications successives de Bétadine alcoolique à 5 %
      8. rincer à l’eau stérile
      9. laisser sécher environ 30 secondes
      10. sécher à l’aide de compresses stériles
      11. pratiquer une désinfection avec un antiseptique dermique, laisser sécher
 
     B - Réalisation du prélèvement 
      1. commencer par le flacon aérobie, puis le flacon anaérobie
      2. terminer par les autres prélèvements (tubes) en insérant l’adaptateur spécial
      3. mettre un pansement adhésif et stérile sur le point de ponction
      4. étiqueter les flacons (sans masquer leur code - barre) et le bon (renseignements complémentaires tels que l’heure du prélèvement, antibiothérapie, …)
      5. acheminer le plus rapidement possible au laboratoire de bactériologie pour incubation
 
     C - Remarque 
      1. Préciser au laboratoire de Bactériologie le site de prélèvement dans la rubrique
      2. « Origine et localisation anatomique du prélèvement ».
 

 

21 – Lectures conseillées : 

    1 – publications de la société française de microbiologie
    2 – publications de l’association des professeurs de pathologies infectieuses et tropicales
    3 - Bactériologie médicale : t
    Techniques usuelles François Denis, Marie-Cécile Ploy, Christel Martin, Édouard Bingen, Roland Quentin
    Masson

    4 – les bactéries des infections humaines
    P. Berche, JL. Gaillard, M. Simonet,
    Flammarion

    5 - Bactériologie médicale.
    LeMinor et M. Véron,
    Flammarion 



Une Page d'Histoire de la Microbiologie

De l'antiquité à nos jours



Salim Djelouat
Professor Medical Analyses and Medical bacteriology / Scientific Author / knolAuteur

Collaborateurs

Patrice Bouyrat Demars
développeur web, Agen
Marc Boizeau
IT Project Manager, Paris


UNE PAGE D’HISTOIRE DE LA MICROBIOLOGIE
PAR : Salim Djelouat





DÈS L'ANTIQUITÉ, LE PHILOSOPHE ARISTOTE :

    Était parvenu à la conclusion que les animaux et les plantes, si complexes soient-ils, sont formés de peu d'éléments qui se répètent dans chacun d'entre eux.
    Et posa même le postulat de l’idée d’une contagion invisible par des agents infectieux, mais ne put apporter la preuve.
    Des siècles plus tard, avec l'invention de la lentille puis du microscope, il a été possible de confirmer ces hypothèses par l'observation directe.

1546, GIROLAMO FRACASTORO (1483-1553) :

    Médecin et poète italien, beaucoup plus connu pour ses traités de philosophie et ses poèmes latins, parle de « séminaria » appellation pour des germes vivants qui seraient à l’origine de certaines maladies.
    C’est d’ailleurs dans l’un de ses poèmes qu’il tire le nom de syphilis.
    En Italie et à cette même époque, les prostituées étaient déjà surveillées pour éviter la transmission de cette maladie.
    A cette même époque les notions de règles d’hygiène que nous connaissons aujourd’hui, étaient pratiquement inexistantes

AU XVIÈ SIÈCLE, VON HUTTEN et PARACELSE :

    Affirmèrent l'existence de germes vivants invisibles, mais leurs idées n'eurent guère de succès.

EN 1590/98, les hollandais ZACHARIAS JANSEN et son fils HANS :

    Profitant de leurs compétences de fabricant de lentilles, invente un système optique qui va bouleverser la biologie : le microcroscope.

EN 1658, ATHANASIUS KIRCHER (1602-1680) :

    Un jésuite allemand, affirma avoir observé au microscope dans le sang des malades "une innombrable éclosion de vers qui sont imperceptibles à l'œil", responsables selon lui de la peste.

EN 1660, ANTON VAN LEEUWENHŒK (1632/ 1723) :

    A ouvert la voie à l’exploration scientifique du tout petit et ce grâce aux modifications qu’il apporta au microscope créé par la famille Jansen.
    Il fut ainsi l’un des premiers à décrire des bactéries et les protozoaires, à détecter les globules du sang et la circulation dans les pattes de grenouille et à observer les fibres nerveuses et les cellules de l’épiderme.
    Il fut donc le premier à décrire les microbes. *

EN 1665, ROBERT HOOKE (1635-1703) :

    Découvre la cellule et ce grâce aux modifications apportées au microscope.
    Dans son ouvrage intitulé "Micrographia", daté de 1667, il nomma "cellules" les plus petites unités structurelles de la vie.
    La découverte de Hooke marqua le début de la théorie cellulaire, selon laquelle tous les êtres vivants sont formés de cellules.

EN 1796, EDWARD JENNER (1749-1823) :

Avait découvert que l'injection d'une préparation de vaccine, une forme de variole bénigne de la vache, protège l'homme contre la variole humaine, très répandue à l'époque.
Il faut noter que les chinois avaient découvert ce phénomène des centaines d'années plus tôt.

1828 : CHRISTIAN GOTTFRIED EHRENBERG, (1795 –1876) :

    Naturaliste et zoologiste allemand, utilise pour la première fois le terme de bactérie.
    Pendant près de 30 ans Ehrenberg examine des échantillons d'eau, de sol, de sédiments et de roches, ce qui lui permet de décrire plusieurs centaines de nouvelles espèces, entre autres des flagellés tels que les     Euglena, des ciliés : Paramecium aurelia et Paramecium caudatum et un grand nombre de minuscules fossiles, qu'il décrit dans près de 400 publications.
    Il est particulièrement intéressé par un groupe des protistes : les diatomées, mais il a aussi étudié et nommé beaucoup d'espèces de radiolaires.
    Avant qu’Ehrenberg ne fasse ses études on ne sait pas que des masses considérables de roches sont composées d'espèces minuscules d'animaux ou de plantes.
    Il a aussi démontré que la phosphorescence des mers est due à des organismes vivants.
    Il est le premier titulaire de la médaille Leeuwenhoek en 1877.

EN 1835, AGOSTINO BASSI :

    Avait déjà établi le lien entre maladies infectieuses et microbes.
    Il s'intéressa à une maladie du ver à soie et découvrit qu'elle était due à un champignon et qu'elle était contagieuse.
    En 1844 il tira des conclusions similaires concernant la rougeole, la syphilis, la peste et la variole qu'il attribuait à des "parasites vivants".
    Ces travaux n'eurent pourtant aucune audience dans le monde scientifique et il mourut totalement ignoré.

EN 1839, MATTHIAS SCHLEIDEN (1804-1881) et THEODOR SCHWANN (1810-1882) :

    Établirent la théorie cellulaire, selon laquelle tous les organismes - qu'ils soient simples comme les     Bactéries ou complexes comme les plantes et les animaux supérieurs - sont formés de cellules et de produits cellulaires.
    Certains d'entre eux sont formés d'une unique cellule autonome (ce sont les organismes unicellulaires), tandis que d'autres sont formés de plusieurs cellules différenciées du point de vue de la forme et des fonctions (ce sont les organismes pluricellulaires).

L'ABBÉ LAZZARO SPALLANZANI (1729-1799) :

    Ce savant fut le premier à cultiver des microbes en utilisant un milieu nutritif.
    Il faisait pousser des microorganismes dans du jus de viande placé dans une bouteille.
    Il démontra à cette occasion que les microbes ne poussent pas si le jus de viande a été bouilli et reste à l'abri de l'air.
    En revanche, si le liquide vient en contact avec l'air, les microbes se développent.
    Il réfutait ainsi la théorie de la génération spontanée tenue pour acquise à cette époque.
    Toutefois, la bataille de la génération spontanée aura encore de beaux jours puisque Pasteur s'attellera à la même tâche un siècle plus tard.
    Il faut d'ailleurs noter qu'il utilisera des techniques très semblables à celles mises en œuvre avant lui par Spallanzani.
    Enfin, notre abbé, décidément très fécond, montra que les microbes se multiplient en se divisant en deux, puis encore en deux.
    C'est la raison pour laquelle ils envahissent rapidement le milieu de culture.
    A la suite des travaux de Spallanzani, divers chercheurs observent et décrivent des microbes tandis que s'améliorent les microscopes mais leur importance écologique, épidémiologique et économique reste insoupçonnée.

EN 1846, IGNACE SEMMELWEIS (un obstétricien hongrois) :

    Réussit à faire passer dans sa maternité la mortalité des accouchées de 27 % à 0.23 % simplement en exigeant des sages-femmes et des étudiants en médecine chargés d'examiner les patientes qu'ils se lavent les mains à l'eau de Javel.
    La découverte de l'antisepsie ne lui vaut aucune reconnaissance : exigeant de son patron qu'il se soumette à la même hygiène, il est révoqué.
    Devenu fou, il mourra d'une infection suite à une coupure faite au cours d'une dissection.
    Le romancier CÉLINE en a fait sa thèse de doctorat en médecine.

EN 1863, DE CASIMIR DAVAINE (1812-1882) :

    Au contraire des travaux d’Agostino Bassi déclenchèrent une polémique.
    Il démontre que le charbon du mouton est dû à une bactérie et qu'il peut être transmis expérimentalement au lapin.
    Mais ses résultats étaient inconstants et la maladie localisée à des zones bien précises.
    Ses contradicteurs prétendent que la présence des bactéries dans le sang est une conséquence et non la cause de la maladie.

ROBERT KOCH (1843-1910) médecin allemand :


    Résout l'énigme en montrant que le bacille du charbon forme des spores, organes de résistance capables de survivre dans les sols et d'infecter de nouveaux animaux en s'y développant.
    R. Koch peut être considéré comme le véritable fondateur de la microbiologie.
    C'est lui qui développa les principales méthodes encore utilisées aujourd'hui :
  • milieux nutritifs adaptés à toutes sortes de bactéries
  • culture des bactéries sur milieu solide
  • colorations spécifiques etc.
    On lui doit, entre autre, la découverte du bacille de la tuberculose et du vibrion du choléra.
    Mais, en France et presque un peu partout dans le monde, c’est le nom de PASTEUR qui reste attaché à la naissance de la microbiologie.

1857-1876 : LOUIS PASTEUR :


    Met en évidence les rôles des microorganismes dans la fermentation lactique et alcoolique. Il développe les techniques de pasteurisation et de stérilisation lui permettant la mise en place de cultures pures de microorganismes.
    La possibilité de culture a permis de démontrer que la génération spontanée était une aberration.

1877-1895 : LOUIS PASTEUR :


    Démontre que des maladies sont la conséquence de la présence de ces micro-organismes.
    Il était persuadé que certaines maladies contagieuses pouvaient être dues aussi à des microorganismes.
    N'étant pas médecin, il ne voulait pas se lancer dans leur étude lorsque le ministère de l'agriculture lui demanda d'étudier la pébrine, maladie contagieuse des vers à soie et péril économique.
    Après avoir résolu ce problème, il s'attaqua à d'autres maladies contagieuses.
    Il découvrit alors les microorganismes agents de diverses maladies aussi bien de l'Homme que des animaux (staphylocoque des furoncles et de l'ostéomyélite, streptocoque de la fièvre puerpérale, cette maladie combattue par les mesures d'antisepsie de Semmelweis, choléra des poules etc.).

1880/81, LOUIS PASTEUR :


        En étudiant le choléra des poules, il découvre que l'injection d'une préparation vieillie du microbe protège les animaux contre l'infection.
    Il appelle le phénomène "vaccination" en hommage à EDWARD JENNER
    Le 31 mai 1881, devant une foule de journalistes, de médecins et de vétérinaires, il injecte une culture virulente de charbon à 48 moutons dont 24 ont reçu au préalable une préparation atténuée.
2 jours plus tard, 22 des moutons non traités sont morts, 2 sont à l'agonie tandis que les 24 vaccinés restent bien vivants.

1882 : ROBERT KOCH :


    Met en évidence le bacille responsable de la tuberculose (Mycobacterium tuberculosis).
    Il a établi les règles (toujours utilisées) qui permettent de démontrer rigoureusement qu'une bactérie donnée est à l'origine d'une infection.
    En 1883, au cours d'une expédition en Égypte, Il isole l'agent microbien du choléra (Vibrio cholerae) avec l'aide de GAFFKY et de BERNHARD FISCHER.
    Il prouve, peu après, le rôle de l'eau dans la transmission de la maladie

1884 : HANS CHRISTIAN GRAM :


    Développe une technique de coloration qui est la plus utilisée dans l'étude et la classification des bactéries en deux grands groupes : les bactéries Gram positives et celles Gram négatives (vous aussi vous allez avoir des doigts tout bleus…).

1912 : PAUL EHRLICH :


    Découvre le premier traitement efficace (dérivé d'arsenic) contre la syphilis. C'est la première fois qu'on traite avec un agent chimiothérapeutique une maladie bactérienne.

1917 : FREDERICK TWORT ET FELIX :


    Découvrent les premiers bactériophages

1928 : FREDERICK GRIFFITH :


    Découvre la transformation bactérienne et établit les fondements de la génétique moléculaire.

1929 : ALEXANDER FLEMING :

    Découvre les propriétés antibactériennes de la pénicilline produite par Penicillum.
    L'humanité entre dans l'ère des antibiotiques.

1944 : ALBERT SCHATZ ET SELMAN WAKSMAN :


    Découvrent un autre antibiotique : la streptomycine qui sera bientôt utilisée contre la tuberculose.

1960 : FRANÇOIS JACOB, DAVID PERRIN, CARMEN SANCHEZ ET JACQUES MONOD :

    Proposent le concept d'opéron pour le contrôle de l'expression des gènes bactériens.

1977 : CARL WOESE :

    Étudie l'ARN ribosomal pour découvrir une troisième forme de vie, les Archaea, distincte génétiquement des bactéries et des eucaryotes.

1986 : KARY MULLIS :

    Invente la technologie de P.C.R (Polymerase Chain Reaction), en utilisant une enzyme de la bactérie Thermus aquaticus.

1995 : CRAIG VENTER ET SES COLLÈGUES DU TIGR :

    Réussirent le séquençage complet du premier génome bactérien (Haemophilus influenzae).
    La microbiologie entre dans l'ère de la génomique.